L’appellation berbère est communément rattachée au qualificatif latin Barbarus, jadis utilisé par les Romains pour désigner tout peuple qui ignorait les coutumes et la culture gréco-romaines. Les Romains l’auraient eux-mêmes repris du lexique grec, où le mot étranger, c’est-à-dire tous ceux dont on ne comprenait pas la langue, se disait βάρβαρος (bárbaros).
Cependant, les populations concernées ne se sont jamais désignées par ce terme. Elles préfèrent l’endonyme Amazigh, au pluriel Imazighen, qui signifie « homme libre » ou « noble ». Ce terme reflète une identité culturelle forte et une résistance aux influences extérieures.
Durant toute la période de l’Antiquité, les peuples berbères furent dénommés sous plusieurs formes : Mazices, Lebu, Numides, Maures, Gétules, Garamantes. Ces noms, issus de diverses civilisations antiques, témoignent de l’importance des contacts entre les Berbères et les grandes cultures de la Méditerranée.
Ce sont surtout les Arabes qui popularisent cette expression lors de leur arrivée en Ifriqiya (actuelle Tunisie) : les Romains désignaient les personnes de culture byzantine, et le nom de Berbères était réservé à toute autre population vivant en tribu, en zone rurale, la plupart païens à leurs yeux, quoique certains reconnus comme judaïsés. Ibn Khaldoun, dans son grand ouvrage Le livre des exemples (1375), rédige une Histoire des Berbères qui constitue une source incontournable sur le sujet.
Les Européens utilisèrent au 16ᵉme siècle le terme Barbarie pour désigner les territoires situés sur les côtes atlantiques et méditerranéennes au nord du continent africain, entre le Maroc et la Libye. Une autre expression était alors utilisée : la côte barbaresque.
Après la chute de l’Andalousie en 1492 avec la prise de Grenade, les Maures – terme qui désigne les populations berbères de l’extrême-ouest du Maghreb – vont terroriser les côtes de la péninsule ibérique en s’organisant dans des activités de piratage. Les corsaires et pirates barbaresques auront leur heure de gloire avec la renommée durable de certains équipages.
Jusqu’au 19ᵉme siècle, la Barbarie désignait les pays du Maghreb : le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et la Libye.
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