Le monde berbère

Panorama d’informations pour mieux connaître les mille facettes du monde berbère ou amazighe, son histoire, ses cultures, ses traditions, ses coutumes et légendes, ses figures, le chemin ancestral de son épopée jusqu’à aujourd’hui, ses particularités et sa modernité.

Instrument musique Gnawa
8 février 2025

Glossaire de la culture traditionnelle amazighe

La culture amazighe est riche en traditions culturelles. Ce glossaire propose une définition des principaux termes utilisés afin d’aider à mieux comprendre ces éléments essentiels du patrimoine marocain. Musique et danse amazighes Ahwach (ⴰⵃⵡⴰⵊ) : Danse et musique collective amazighe pratiquée dans le Haut Atlas et le Sud-Est marocain. Elle est souvent accompagnée de chants et de percussions. Amarg (ⴰⵎⴰⵔⴳ) : Chant poétique amazigh, souvent associé à des émotions profondes et à la transmission orale de l’histoire et des traditions. Izlan (ⵉⵣⵍⴰⵏ) : Poèmes chantés dans les traditions musicales amazighes, en particulier dans les performances d’Ahwach et des Rwayes. Taktoka (ⵜⴰⴽⵜⵓⴽⴰ) : Rythme spécifique utilisé dans certaines danses traditionnelles amazighes. Tamdawt (ⵜⴰⵎⴷⴰⵡⵜ) : Forme …

Yennayer, le nouvel an berbère

Traditions

Le Nouvel An amazigh marque le premier jour de l’année agricole pour les communautés berbères. Il correspond au premier jour du mois de janvier dans le calendrier julien. L’année 2020 correspond ainsi à l’année 2970, et le jour du nouvel an se situe autour du 12 janvier de notre calendrier habituel. 

Certains historiens expliquent que cette date correspond à l’intronisation en tant que pharaon du roi amazigh Chachnak, encore appelé Sheshonq Ier,  après avoir vaincu Ramsès III, en 950 avant JC. Les Amazighs ont ainsi réussi à établir un royaume qui s’étendait de la Libye jusqu’à l’Égypte. Cette glorieuse victoire aurait marqué le début du calendrier amazigh.

En tant que fête agricole, Yennayer est une célébration de la vie. Comme la fête du 1er janvier, c’est un moment où les gens font des vœux de longévité, de prospérité et d’avenir. C’est un jour propice aux mariages et à d’autres événements importants de la vie. 

La nourriture occupe une place importante dans la célébration et plusieurs plats sont traditionnellement servis lors de cette journée spéciale. L’orkimen est une soupe épaisse à base de fèves sèches et de blé. Le couscous est un autre plat traditionnel, et à Yennayer, il est spécialement préparé avec sept légumes. Le Tagoula est lui un repas de grains de maïs préparé avec du beurre, du ghee, de l’huile d’argan et du miel.

Une graine de datte ou un morceau d’amande peut être caché dans le Tagoula ou le couscous. Celui qui trouve la graine ou la noix est censé être béni tout au long de l’année. Autrefois, on confiait à cette personne les clés de la salle de stockage pour le reste de l’année.

En savoir plus : A la découverte de la culture amazighe du Maroc


Bilmawen, l’homme aux peaux sorti du fin fond des temps

Traditions

L’esprit du carnaval aura traversé toutes les cultures du monde et certaines de ses traces perdurent encore aujourd’hui ça et là au Maroc, notamment au sein des communautés amazighes du Haut- Atlas occidental.

Le jour après la fête du sacrifice du mouton, l’Aïd El Kébir, un personnage habillé d’une peau de mouton ou de chèvre, la tête ornée de cornes de mouton et muni d’un long bâton, parcoure les rues, accompagné d’enfants qui collectent de l’argent et des dons, seul moyen d’échapper aux coups de pattes de « l’homme aux peaux ».

Certains chercheurs expliquent ce cérémonial par une réminescence d’anciens rites magiques berbères, préislamiques, symbolisant l’alternance des saisons, la mort et la résurrection du dieu de la végétation. Ces rites pourraient être reliés aux fêtes des Saturnales romaines où là encore, des personnages vêtus de peau de bouc chèvres sacrifiés avant la fête s’éparpillaient dans la foule en fouettant de leurs lanières les passants, le tout dans une invocation de fertilité pour la terre et les humains. D’autres y repèrent la survivance de pratiques quasi préhistoriques.

Dans certaines régions, la « fête de Boujloud » était marquée par des spectacles de rue se prolongeant jusqu’à des heures tardives sur la place publique. La ville de Fès et de Marrakech en ont gardé en mémoire ces traditions ancestrales au travers la dénomination de certaines de leur porte, Bab-Boujloud, un des principaux accès de la médina de Fès, ou l’esplanade de la porte Boujloud à Marrakech.

Des communautés juives du Maroc avaient elles aussi leur « Bou Jloud » au moment de la fête de Chavouoth.


La Takchoulte, l’objet de proximité dans les campagnes berbères

Traditions

Objet typique par excellence de la vie amazighe rurale : une jarre traditionnelle faite en peau de chèvre, utilisée pour rafraichir l’eau. La tradition raconte que personne ne tombe malade en buvant de son eau.

Lorsqu’on termine l’abattage d’une chèvre, on garde la peau dans un pot en ajoutant de l’herbe amère pour faciliter le processus d’élimination des poils. Plusieurs jours après, on arrache ce qui reste et on referme les bords de la peau d’une façon esthétique sauf la partie qui recouvre la nuque qu’on laisse ouverte en guise de versoir pour l’eau. On la renferme à nouveau dans son pot avec la même herbe amère, le tout sur plusieurs jours pour enlever ce qui reste de saleté et d’odeur. Enfin, il faut bien laver le tout pour ensuite l’accrocher dans une place ombragée. La Takchoulte va pouvoir remplir son office.
Malgré les avantages certains des objets modernes du quotidien, il est probable que beaucoup de femmes berbères rurales continueront à utiliser cette manière naturelle de garder l’eau fraîche et propre.

Le terme arabe pour la dénommer est Lgourba, ce qui veut dire proche. Il se peut en effet que jadis, il y a fort longtemps, la Takchoulte, la Lgourba, était l’un des objets duquel on se tenait le plus proche, en raison de son aptitude à refroidir l’eau. Il servait aussi à préparer le petit lait. Et parfois, dans le secret du monde des femmes, il s’y cachait quelqu’objet de valeur.

Le Takchoulte


Tin Hinan, la reine des Touaregs

Histoire

Figure emblématique de la mythologie amazighe, Tin Hinan est le nom que la tradition orale donne à la première reine des Touaregs. Cette femme berbère charismatique ayant vécu au IVe siècle est considérée comme la fondatrice du peuple touare. Une figure féminine emblématique entre mythe, légende et réalité.

Etymologiquement le nom Tin Hinan signifie celle des voyages ou la femme aux tentes. Elle fut une Temnoukalt de renom, c’est-à-dire une cheffe de confédération Touareg. Ce peuple appelle leur matriarche Notre mère à tous.

La Reine Tin Hinan, œuvre de Hocine Ziani.

Selon la tradition, Tin Hinan serait originaire du Tafilalet, dans le Sud Est du Maroc. Elle a quitté sa région natale, pour des raisons inconnues, à dos de chameau en compagnie de sa servante (Takamat ou Takama) et de sa caravane. Elle traversa le Sahara pour arriver enfin dans le Hoggar en Algérie.

En 1924, des archéologues franco-américains découvrent la tombe d’une femme qui date du 4ème siècle sur une colline de l’oued Abalessa, du côté de Tamenghasset en Algérie. Ils y exhument un squelette féminin en 1925 attribué à Tin Hinan. Ce squelette est accompagné d’un mobilier funéraire : perle, bijoux précieux en or et en argent, pièces de monnaie, fragments de poteries.

Les Touaregs, habitants de cette région appellent ce mausolée royal Tombeau de Tin Hinan.




Coiffures des femmes des tribus Aït Atta

Patrimoine

Cette jeune femme des Aït Bou Iknifen de Ouaklim porte sur sa coiffure les deux parures en argent. Les fuseaux à très longs pendentifs-glands, appelés ici Tiqulalin, les petites cruches. Une ligne de pointillé noir suit sur le front le contour de la frange coupée courte, avec au centre un petit motif qui imite un pendentif suspendu à une chaîne. Des Tiqifit sont placés sous les yeux et sur l’arête du nez.

Une femme de la tribu des Ait Yazza, groupe des Aït Atta de l’Est. Cette femme n’a pas lésiné sur la laine pour épaissir ses tresses sur toute leur lougueur, ce qui donne à sa coiffure ampleur et cohésion.

Source : Coiffures féminines du Maroc – Mireille Morin-Barde – Edisud



En savoir plus : Le Tifinagh, la singularité berbère gravée dans le temps


Taghonja, la fiancée de la pluie

Coutumes

Autrefois, les populations berbères d’Afrique du Nord célébraient un rituel pour faire venir la pluie lors des périodes de sécheresse persistante. La légende expliquait qu’il suffisait d’offrir une fiancée à Anzar, jadis Dieu du ciel, des eaux, des rivières, des mers, des ruisseaux, pour que sa clémence fasse jaillir les eaux bienfaisantes sur les terres desséchées.

La fiancée d’Anzar, ou Tislit n Anzar en amazighe, prenait alors la forme d’une poupée habillée en fiancée que l’on appelait Taghonja, du nom de la grande cuillère en bois utilisée pour puiser l’eau et qui servait ici de support au personnage.

Cette tradition persiste encore dans certaines régions. Le moment venu, les femmes décorent cette cuillère en bois des atours d’une fiancée et, accompagnées des enfants, marchent ensuite en procession dans les villages au rythme de chants, prières et invocations à la gloire de la pluie : « O Taghonja, O mère d’espérance ! O Dieu apporte la pluie » (A tggunja, A morrja ! A Rabbi auwi-d anzar).

La poupée joliment parée est aspergée d’eau au fur et à mesure du défilé et les femmes recueillent des aumônes (semoule, farine, viande, graisse …) afin de préparer un banquet final. Ce repas collectif est servi dans les sanctuaires, les lits de rivière, les aires à battre les céréales, le sommet d’une colline. La cérémonie se termine par une prière implorant le retour d’Anzar, dénomination amazighe du mot pluie, devenu pour l’occasion le Mari de Taghonja (Argaz n Taghonja).

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