Le monde berbère

Panorama d’informations pour mieux connaître les mille facettes du monde berbère ou amazighe, son histoire, ses cultures, ses traditions, ses coutumes et légendes, ses figures, le chemin ancestral de son épopée jusqu’à aujourd’hui, ses particularités et sa modernité.

Bilmawen, l’homme aux peaux
22 juillet 2025

Bilmawen, l’esprit carnavalesque du monde berbère au Maroc

Masqué, couvert de peaux, armé d’un bâton, Bilmawen surgit dans les ruelles des villages marocains après l’Aïd. Héritier d’antiques rituels agraires, ce personnage mi-homme mi-bête incarne une mémoire païenne du monde berbère, entre chaos et régénération. L’esprit du carnaval, avec ses masques, ses transgressions et ses renversements d’ordre, traverse les cultures humaines depuis l’Antiquité. On en trouve une rémanence singulière dans plusieurs régions du Maroc, notamment au sein des communautés amazighes du Haut-Atlas occidental, du Souss et du Rif. Chaque année, au lendemain de l’Aïd El Kébir, un étrange personnage parcourt les ruelles des villages : son corps est recouvert de peaux de mouton ou de chèvre, son visage dissimulé ou noirci, sa tête …


Tin Hinan, la reine des Touaregs

Histoire

Figure emblématique de la mythologie amazighe, Tin Hinan est le nom que la tradition orale donne à la première reine des Touaregs. Cette femme berbère charismatique ayant vécu au IVe siècle est considérée comme la fondatrice du peuple touareg. Une figure féminine emblématique entre mythe, légende et réalité.

Etymologiquement le nom Tin Hinan signifie celle des voyages ou la femme aux tentes. Elle fut une Temnoukalt de renom, c’est-à-dire une cheffe de confédération Touareg. Ce peuple appelle leur matriarche Notre mère à tous.

La Reine Tin Hinan, œuvre de Hocine Ziani.

Selon la tradition, Tin Hinan serait originaire du Tafilalet, dans le Sud Est du Maroc. Elle a quitté sa région natale, pour des raisons inconnues, à dos de chameau en compagnie de sa servante (Takamat ou Takama) et de sa caravane. Elle traversa le Sahara pour arriver enfin dans le Hoggar en Algérie.

En 1924, des archéologues franco-américains découvrent la tombe d’une femme qui date du 4ème siècle sur une colline de l’oued Abalessa, du côté de Tamenghasset en Algérie. Ils y exhument un squelette féminin en 1925 attribué à Tin Hinan. Ce squelette est accompagné d’un mobilier funéraire : perle, bijoux précieux en or et en argent, pièces de monnaie, fragments de poteries.

Les Touaregs, habitants de cette région appellent ce mausolée royal Tombeau de Tin Hinan.




Coiffures des femmes des tribus Aït Atta

Patrimoine

Cette jeune femme des Aït Bou Iknifen de Ouaklim porte sur sa coiffure les deux parures en argent. Les fuseaux à très longs pendentifs-glands, appelés ici Tiqulalin, les petites cruches. Une ligne de pointillé noir suit sur le front le contour de la frange coupée courte, avec au centre un petit motif qui imite un pendentif suspendu à une chaîne. Des Tiqifit sont placés sous les yeux et sur l’arête du nez.

Une femme de la tribu des Ait Yazza, groupe des Aït Atta de l’Est. Cette femme n’a pas lésiné sur la laine pour épaissir ses tresses sur toute leur lougueur, ce qui donne à sa coiffure ampleur et cohésion.

Source : Coiffures féminines du Maroc – Mireille Morin-Barde – Edisud




Taghonja, la fiancée de la pluie

Coutumes

Autrefois, les populations berbères d’Afrique du Nord célébraient un rituel pour faire venir la pluie lors des périodes de sécheresse persistante. La légende expliquait qu’il suffisait d’offrir une fiancée à Anzar, jadis Dieu du ciel, des eaux, des rivières, des mers, des ruisseaux, pour que sa clémence fasse jaillir les eaux bienfaisantes sur les terres desséchées.

La fiancée d’Anzar, ou Tislit n Anzar en amazighe, prenait alors la forme d’une poupée habillée en fiancée que l’on appelait Taghonja, du nom de la grande cuillère en bois utilisée pour puiser l’eau et qui servait ici de support au personnage.

Cette tradition persiste encore dans certaines régions. Le moment venu, les femmes décorent cette cuillère en bois des atours d’une fiancée et, accompagnées des enfants, marchent ensuite en procession dans les villages au rythme de chants, prières et invocations à la gloire de la pluie : « O Taghonja, O mère d’espérance ! O Dieu apporte la pluie » (A tggunja, A morrja ! A Rabbi auwi-d anzar).

La poupée joliment parée est aspergée d’eau au fur et à mesure du défilé et les femmes recueillent des aumônes (semoule, farine, viande, graisse …) afin de préparer un banquet final. Ce repas collectif est servi dans les sanctuaires, les lits de rivière, les aires à battre les céréales, le sommet d’une colline. La cérémonie se termine par une prière implorant le retour d’Anzar, dénomination amazighe du mot pluie, devenu pour l’occasion le Mari de Taghonja (Argaz n Taghonja).

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