Le tapis de Taznakhte, tradition, art et beauté

Le tapis représente l’identité de Taznakhte. Loin d’être un simple produit artisanal, il a un fort ancrage dans le contexte géographique et socioculturel de la région. C’est toute une tradition séculaire. Elle véhicule un mode de vie et de pensé traduit en couleurs et en images. 

La distinction de Taznakhte en matière de tissage n’a rien de fortuit. Cette tradition est liée à l’élevage ovin en l’occurrence la race de Siroua connue pour sa qualité lainière. Une laine de couleur entièrement blanche ou noire, propre et sans jarres. Au début la population de Taznakhte pratiquait le tissage des vêtements notamment les burnous, les djellabas, les akhnifs, les ceintures décoratives…etc. Puis la transition est faite vers le tapis. A un moment donné de l’histoire, les notables des tribus sont les uniques possesseurs de tapis, produit symbole de luxe et de rang social. Au fil du temps le tapis sera répandu dans tous les foyers y compris les plus modestes.

La qualité lainière des ovins de Siroua, les teintures végétales et le savoir-faire des femmes tisseuses ont fait du tapis de Taznakhte un produit original et illustre. Son label est « tapis de Ait Ouaouzguit », une grande confédération composée de différentes tribus comme Ait Ougharda, Taznakhte, Ait d’Ouchen, Tammassin, Iznaguen, Isouktanen, Ait Semgan, Tidili … Selon certaines sources le terme Ouaouzguit dérive du nom d’une plante répandue dans la région dite « Ouaourzit » en berbère.

A lire : Taznakhte autrefois

Le tapis de Taznakhte était fabriqué à base de colorants naturels obtenus à partir des plantes du tiroir comme le safran, le henné, l’écorce de grenade, la garance, Takkaout, alun et autres donnant de très belles couleurs jaunes, rouges et bleues. Les différentes étapes de tissage tonte, ourdissage, montage du métier à tisser, exécution et achèvement du tapis sont accompagnées d’un rituel orchestré par la femme. Il traduit des croyances et des coutumes ancestrales sur la relation entre l’être et l’univers.

Quant aux signes et formes dessinés sur le tapis de Taznakhte, ils sont un langage sémiologique à part entière : des figures, des motifs architecturaux, des paysages, des animaux et des formes géométriques comme le triangle, le carré, le losange et le zigzag. Ils sont tous des motifs sobres qui diffèrent d’une tribu à une autre. 

En 1944, la coopérative des tapis de Taznakhte est fondée par les autorités françaises et dirigée par le Service des Affaires Indigènes. C’est la date du début de la commercialisation officielle du tapis de Taznakhte très prisé par le marché Allemand. Mariant art, tradition et beauté le tapis de Taznakhte ne cesse rayonner.

A lire : L’histoire des femmes de Taznakhte brodée sur les métiers à tisser

Crédit Photographie : Abdellah Azizi
www.azifoto.com

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