Situé à quelques kilomètres d’Ouarzazate et en contrefort des massifs du Haut Atlas, le douar de Tazouda a vu un jour émerger de ses terres brunes les ossements de ce qui sera plus tard décrypté comme appartenant au squelette du plus ancien dinosaure jamais découvert au Maroc. La nouvelle de cette découverte en 1998 et les résultats de travaux de fouille entrepris entre 2001 et 2007 ont eu un tel écho auprès de la population que les imaginaires de tous, adultes comme enfants, se sont mis à dessiner l’avenir avec la présence de ce mystérieux animal devenu un personnage-héros grâce aux récits hollywoodiens.
Le dinosaure de Tazouda se trouve en effet porteur de nombreuses potentialités. Il se présente avant tout comme un formidable levier de développement pour le village et ses environs grâce à son évident attrait touristique, soutenant ainsi le remplissage des maisons d’hôtes et des hôtels. Mais il porte aussi la capacité d’être pour les scientifiques une source de connaissance sur l’histoire de notre Terre mais aussi pour les écoles un support de pédagogie. Finalement ce dinosaure vient renforcer la fierté des marocains vis à vis de l’ensemble de leur patrimoine.
Dinosaure : le nom dérive de deux racines grecques δεινός, deinos, signifiant terrible, et σαύρα, sauros, voulant dire reptile ou lézard.
On savait la région riche en fossiles, on connaissait les dessins gravés sur la roche par d’anciennes mains, on ne soupçonnait pas que le Sud Est, le trésor naturel du Maroc avec ses vallées, ses montagnes, ses oasis et ses déserts, avait aussi abrité le héros des temps les plus reculés, la figure emblématique de ces vastes époques où l’humain n’existait pas encore sur Terre. Et pourtant, il y a près de 180 millions d’années, des dinosaures ici à Tazouda rendirent leur dernier souffle affalés sur le sol sablonneux dans le méandre d’une rivière. Leurs corps disparurent et leurs os lentement se recouvrirent de sédiments. Longtemps après, ce qui en reste a permis une reconstitution du bien-nommé Tazoudasaurus naimi.
Le Maroc à la charnière des continents en dérive
En cette époque éloignée, les dinosaures qui peuplaient alors les terres de ce qui deviendrait le Maroc n’avaient sans doute pas à se plaindre de leur environnement naturel. Le climat leur était propice, de type tropical, c’est-à-dire d’une ambiance chaude et humide. Les plateaux rocailleux d’aujourd’hui étaient recouverts d’une végétation luxuriante où s’écoulaient de nombreuses rivières et ruisseaux. Les dinosaures se nourrissaient de feuilles d’arbres, comme les Araucarias ou des cyprès assez volumineux, et des fougères géantes.
Les massifs de l’Atlas n’étaient pas encore formés. Nous sommes là au cœur de l’ère géologique dénommée Mésozoïque qui s’est déroulée entre −250 à −65 Millions d’années, grande période de notre histoire désignée parfois sous le terme d’ère secondaire.
Le Mésozoïque (du grec ancien mesos : μέσο, moyen et zoon : ζῷον, animal), appelé anciennement Ère secondaire (ou Ère des Reptiles), est une ère géologique au cours de laquelle apparaissent des espèces de mammifères et de dinosaures.
Il faut imaginer le Maroc, au début de cette ère secondaire. Toutes les terres émergées s’étaient réunies au cours des 200 millions d’années précédentes en un sol bloc, une immense masse continentale qu’on appelle aujourd’hui Pangée, entourée par un unique océan.
Le Maroc se retrouve comme isolé au centre de cette masse. Le climat est sec et aride. Plus au sud, les territoires venaient d’être traversés par une période de glaciation pendant quelques 20 millions d’années. Les températures oscillaient alors entre d’extrêmes variations. Et pour des raisons inconnues, selon l’ordonnancement d’une horloge invisible, ce continent esseulé commence sa lente dislocation. Il va se torde en son milieu pour aller presqu’à se découper en deux, et bientôt en cinq morceaux. Les eaux de l’océan environnant s’infiltrent entre les masses rocheuses, un couloir marin se forme et d’érosion en érosion, d’est en ouest, depuis ce qui deviendra l’Arabie jusqu’à ces terres aujourd’hui situées en Amérique centrale, une mer nouvelle se forme, la Téthys, qui plus tard se transformera en Méditerranée par le rétrécissement de ses deux extrémités. Le Maroc jadis perdu au milieu des terres désertiques se retrouve à nouveau sous la tentation des vagues, et voit son climat changer.
Le nom Pangée, qui signifie littéralement “toutes les terres”, vient du grec ancien πᾶν (pân), “tout”, et γαῖα (gaïa), “terre”, qui devient en latin pangaea.
Empreintes de dinosaures – Source : www.prehistoire-du-maroc.com
Le Maroc, le grenier de toute l’histoire du Vivant sur Terre
Depuis longtemps déjà la présence au Maroc de ces grands reptiles a été confirmée par de nombreuses découvertes tout comme celle des premiers vertébrés terrestres, des amphibiens, d’autres reptiles plus anciens ou des premiers mammifères. Les scientifiques le savent : le Maroc, du fait de sa position géographique, est ainsi le grenier de toute l’histoire du Vivant sur Terre. Les ossements du premier grand dinosaure sauropode ont été trouvés en 1925 près d’El Mers, à l’Est du Moyen-Atlas. En 1934, d’impressionnantes empreintes de pas sont découvertes par des scientifiques français sur le site Aït Iouaridene. Entre Demnate et Aït Bou Guemez, dans le Haut Atlas, des longues pistes d’empreintes, certaines mesurant 115 cm de longueur et 75 cm de large, appartenant à des dinosaures quadrupèdes herbivores ou celles plus petites mais impressionnantes en raison de leur forme avec trois imposants doigts et appartenant à des dinosaures bipèdes et carnivores. Ces traces de pas, figées dans le sol calcaire jadis recouvert par l’eau, attestent de ce foisonnement au Maroc et tout particulièrement dans les régions qui deviendront les massifs de l’Atlas.
Michel Monbaron est un expert du sujet et son parcours de scientifique est lié à la présence des dinosaures au Maroc. En tant que géologue, de nationalité suisse, il arpente les versants escarpés du haut Atlas depuis 1976. Il est celui qui découvrit en juillet 1979 près de Tilougguit les premiers ossements du « géant de l’Atlas » , un dinosaure massif élancé sur plus de 18 mètres et haut de 6 mètres dont 3,50 mètres de membres antérieurs et postérieurs. L’intérêt de cette découverte repose sur le fait que le squelette est quasi complet, à l’exception de l’extrémité de la queue. Situation rarissime : la présence d’ossements du crâne de l’animal, très fragiles et souvent absents lors de telles fouilles. Ce spécimen fut dénommé Atlasaurus Imelakei et représente à ce jour le plus grand dinosaure jamais découvert et le seul au Maroc retrouvé aussi complet.
Aux côtés de Najat Aquesbi, alors responsable du Musée de la géologie au Ministère marocain de l’Energie et des Mines, du professeur Philippe Taquet du Museum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN), de Dale Russell du Center for the Exploration of the Dinosaurian World (USA) et de Ronan Allain chercheur au MNHN, Michel Monbaron participa quelques années plus tard aux travaux de mise au jour des ossements dans le douar de Tazouda avec la mission de leur donner une datation la plus précise possible en étudiant leur environnement géologique. Des débris de végétaux, constitués de restes de fougères, de cycadales et de conifères, ont en effet été découverts aux côtés des ossements.
C’est donc Michel Monbaron qui confirma les jalons temporels entre 190 et 175 millions d’années environ, soit la fin du Jurassique inférieur, et conféra ainsi à l’un des restes retrouvés, une mâchoire quasi entière, le fier emblème du plus ancien fragment de crâne de sauropode connu au monde actuellement.
Une découverte aux répercussions scientifiques mondiales
Sur la période de 2001 à 2007, les fouilles entreprises sous la direction de Ronan Allain ont confirmé l’importance du site de Tazouda puisque près de 600 ossements de dinosaures en très bon état de conservation ont pu être répertoriés dont les éléments d’un crâne et sa mandibule portant 17 dents. Deux dinosaures ont été identifiés, un herbivore sauropode de type inconnu dénommé Tazoudasaurus naimi (les ossements représentent au moins dix individus allant de juvéniles aux adultes) et un théropode carnivore bipède lui aussi jusque-là de type inconnu qui sera baptisé Berberosaurus liasicus.
Tazoudasaurus Naimi : ce nom dérive de celui de la localité où il a été découvert, soit Tazouda, et de sauros qui signifie lézard en grec. La mention naïmi provient du mot élancé en arabe, et fait référence à la petite taille de ce type de dinosaure.
La singularité de cette découverte repose sur le fait que les dépôts continentaux remontant à cette période-là, soit le Jurassique inférieur (entre -199 et -176 millions d’années) n’existent qu’à peu d’endroits sur terre. En conséquence, l’histoire des dinosaures de cette époque est très mal connue. Les répercussions scientifiques de la découverte de Tazouda sont donc mondiales.
Souce : Peyer, Karin and Allain, Ronan(2010) ‘A reconstruction of Tazoudasaurus naimi (Dinosauria, Sauropoda) from the late Early Jurassic of Morocco’.
Michel Monbaron explique :
« La situation et la richesse du gisement de Tazouda ont largement justifié la construction d’un musée sur le site même des découvertes, ce qui ouvre des possibilités originales … Le visiteur a accès à la dalle fossilifère où il peut admirer à l’endroit même où ils ont été trouvés les omoplates, les fémurs, les vertèbres … »
Ce genre de musée avec présentation au public sur le site des découvertes est très rare et celui de Tazouda sera le premier au Maroc. A ce jour, le bâtiment a été construit notamment grâce à un important don financier de deux mécènes français, Danièle et Armand de Ricqlès. Une association a été créée pour assurer le suivi du projet, un comité scientifique a été mis en place mais l’aménagement intérieur du musée n’est pas encore terminé. Moussa Masrour, coordinateur du comité scientifique du musée de Tazouda, nous explique que dans le futur musée le visiteur sera invité à suivre un parcours de découverte à partir de l’emplacement des fouilles avec la reconstitution des découvertes grâce à des moulages d’ossements. Il est prévu de présenter une reproduction à taille réelle du Tazoudasaurus. Des vitrines exposeront des fossiles et des panneaux d’informations expliqueront l’évolution des espèces ainsi que l’environnement de vie des dinosaures.
Une fois terminé, le musée de Tazouda se mettra en complémentarité avec le futur musée d’Azilal, de l’autre côté des massifs de l’Atlas, qui lui présentera au public le squelette imposant de l’Atlasaurus Imelakei. L’ouverture du musée d’Azilal est prévue pour l’année 2020 et il constituera le point focal du Geoparc du M’Goun, vaste territoire ainsi mis en valeur sous ce label novateur de « Global Geopark », label validé par l’Unesco en 2014, et dans l’intention d’offrir au public une présentation unique en son genre de toutes les richesses minérales, fossilifères et naturelles de cette région si riche en histoire.
Les deux musées consacrés aux dinosaures du Maroc ainsi reliés redonneront lumière à ce qui fut jadis le parcours de vie de ces grands reptiles disparus il y a 65 millions d’années, à cette époque où les massifs de l’Atlas n’existaient pas encore, où les plaines fréquemment recouvertes d’eau accueillaient faune et flore vivaces.
La région Sud Est du Maroc regorge en effet de traces du grand passé de notre planète et reste un important réservoir de découvertes pour la paléontologie internationale. Moussa Masrour cite ainsi le territoire de Fezouata dans les environs de Zagora où peuvent s’observer les restes d’une faune exceptionnelle d’âge Ordovicien elle aussi référence à l’échelle mondiale ou le site de Kem Kem qui contient des fossiles très divers comme ceux de dinosaures, spinosaures, crocodiles, tortues ou la région d’Agdz avec ses stromatolites.
L’urgence à faire rayonner ce bijou culturel sur les terres de Tazouda
L’achèvement des travaux du musée à la gloire du Tazoudasaurus naimi a été plusieurs fois repoussé, initialement prévu en 2011 puis en 2015, et depuis aucune date n’est clairement connue. Mais l’avenir semble plein de belles promesses : le responsable en charge du projet, M. Lhouceine Maaouni, Directeur provincial de l’énergie et des mines à Ouarzazate et nouveau Président de l’association Tazouda, nous a confirmé qu’en dépit des retards accumulés le projet avait repris son cours notamment sous l’impulsion du Gouverneur de la province d’Ouarzazate, M. Abderzak El Manssouri, fervent partisan de la politique des musées. Il reste à espérer que les responsables du conseil régional Drâa Tafilalet ouvrent enfin les yeux sur les richesses que la Nature, et donc la providence, a offert à la région dont ils ont la charge ; et prennent exemple sur leurs homologues de la région Béni Mellal-Khénifra qui ont su faire preuve de vision et de performance en mettant en place le Géoparc du M’Goun, formidable outil de mise en valeur et de promotion territoriales.
Tout concourt pour qu’approche enfin l’ouverture au public de ce bijou culturel qui attend de rayonner sur les terres du douar de Tazouda, et au bénéfice premier de ses populations qui espèrent beaucoup, et à juste titre, de ce qui deviendra l’attraction touristique phare de la province d’Ouarzazate et la fierté de la région Drâa Tafilalet, comme du Maroc.
Un jour viendra où le dinosaure de Tazouda vraiment sortira de son sommeil et recevra aux yeux de tous les honneurs qui lui sont dus.
English version : A dinosaur slumbering in South East Morocco
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13 commentaires
Félicitations pour ce nouvel et magnifique article très documenté qui nous rappelle la richesse de notre exceptionnel patrimoine, géologique, fossiles, naturel, historique et humain du Sud Est Maroc, et d’avoir réveillé Tazoudasaurus Naimi de son sommeil.
Quelle richesse dans ce sud marocain et quelle belle opportunité pour la région que ces découvertes fabuleuses et ce musée in situ, qui sera passionnant pour les visiteurs.
Félicitations à Mr et Mme Monbaron pour le dévouement et leur ténacité.
Il reste cependant que depuis des années nous attendons que les responsables politiques et le gouvernement puissent activer la mise en place très rapidement afin que les populations environnantes profitent enfin de ces deux découvertes. Les deux musées sont construits depuis des années, et les dinosaures ne sont pas mis en place.
Q’attendent les responsables ? Un autre million d’années ?
Félicitations pour cet article enrichissant! Le musée prévu incarne une chance pour le monde entier de mieux connaître la géologie du sud marocain, son histoire passionnante et la découverte de fossiles exceptionnels comme le Tazoudasaurus Naimi!
“Anciens” du Maroc et amis de Michel et Jacqueline Monbaron, nous sommes passés à Tazouda, en … 2012, pour découvrir, sur son piton, ce bel édifice, prêt à recevoir son hôte, aussi célèbre et précieux qu’attendu. Sept années se sont écoulées … et ce vénérable personnage, vieux de millions d’années, attend toujours sa dernière demeure. Grand merci aux autorités marocaines compétentes pour faire tout leur possible afin de finaliser ce musée, pour le bien des habitants de la région et l’honneur du Royaume.
Cela paraît incroyable ! Cet article me fait l’effet d’une main bienveillante qui lèverait le voile posé sur mes yeux et révèlerait un paysage rêvé, celui d’une histoire dépassant celle de notre humanité. Nos pieds sont posés sur les trésors du passé et nous foulons le sol sans imaginer même que nous pourrions y trouver des réponses à nos questions et à nos inquiétudes actuelles. La découverte de tels vestiges en des lieux que l’on pourrait croire stériles ne peut-elle nous aider à reconsidérer notre monde et à le respecter davantage ?
Merci à tous ceux qui œuvrent pour soutenir et faire aboutir ces beaux projets culturels. Merci pour ce bel article qui porte leur enthousiasme.
Et alors ce dinosaure ? Quand aura-t-il une demeure ? Un musée ?
Merci à Michel et Jacqueline Monbaron et à nos amis Marocains de tenir bon .
Ch.Villance Lemaire .
Très bel article relatant une longue histoire géologique.
J’espère que la fin de la réalisation du musée prendra moins de temps.
Il faut vraiment mettre en valeur ces richesses, importantes pour le Maroc et la géologie en général, faire connaître ce patrimoine exceptionnel à nos amis marocains et aux nombreux visiteurs de ces belles régions.
Heureusement que ce projet a le soutien des autorités marocaines et surtout celui de Jacqueline et Michel Monbaron qui déploient une grande énergie pour le concrétiser.
Bravo pour ce bel article ! Il est grand temps que le musée soit inauguré !!!!
Merci pour cet article très bien documenté sur la découverte du Tazoudasaurus Naimi, grâce à l’expertise et à l’assiduité des géologues, dont Michel Monbaron. La création du musée de Tazouda me parait une étape importante dans la mise en valeur du patrimoine géologique du Maroc. On peut ainsi espérer qu’un réseau marocain du patrimoine géologique se crée, notamment en complémentarité avec le musée d’Azilal, dont l’ouverture est prévue cette année 2020. Il y a certainement d’autres richesses géologiques à d’autres endroits du Maroc. Cela pourrait ainsi devenir à la fois sur les plans culturel et touristique, un atout pour le Maroc, qui s’ajouterait à l’hospitalité de sa population et à la beauté de ses paysages. Actuellement, on constate malheureusement, que de nombreux fossiles trouvés au Maroc, sont exportés vers l’étranger, causant l’appauvrissement du patrimoine géologique marocain. Bon courage à tous ceux, nationaux ou internationaux, qui mettent en valeur ce patrimoine.
Ayant visité le musée de Tazoudasaurus Naiimi, j’étais très ému, et en même temps très inquiet de voir l’édifice, et d’imaginer la grandeur de son hôte le dinosaure.
Ce patrimoine gigantesque et de grande valeur est la seule originalité identifiant le territoire du Douar Tazouda et de ses alentours : zone touchée par le changement climatique, aride, marquée par la précarité et la pauvreté.
Les populations attendent leur sacré trésor avec beaucoup de passion.
Alors que les représentants élus n’en ont jamais parlé.
Où est passé Naimi ?
Rendez à César ce qui appartient à César !
Brahim Amhaouch
Ecotourisme Solidaire
Très enrichissant merci.
Ce qui me frappe c’est d’avoir remarquer les commentaires des personnes de l’étranger, au lieu des marocains qui ne font pas de critiques rares sans savoir la raison. Alors que de signaler qu’ils s’y désintéressent n’est pas une raison, du moment qu’ils participent chaleureusement aux débats lors des rencontres, relevant des thématiques sur la valorisation du patrimoine matériel et immatériel …! Qu’attendent ces acteurs marocains d’appeler à l’inauguration du précieux Tazoudanausure dans son édifice ?