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Le Malhoun, l’art poético-musical populaire marocain, vient de Tafilalet
Le mot Malhoun désigne un poème mélodique dit aussi qasida. Le Malhoun est un art populaire de tradition orale en dialecte marocaine. C’est une poésie rythmée qui ne respecte pas les règles de la grammaire. Une sorte de poésie de territoire que le grand historien Ibn Khaldoun désigne par Âroud El-Balad, un art de la parole appelé aussi en arabe dialectal Laklam.
Le Malhoun est né à Tafilalet entre le 12ème et le 13ème siècle à l’époque des Almohades. Puis il est diffusé dans les villes de Fès, Meknes, Marrakech et Salé avec le départ du pouvoir dynastique de Tafilalet vers ces villes impériales.
Tafilalet a connu d’illustres poètes du Malhoun notamment Abdelaziz El-Maghraoui (1533 – 1593) et Thami Lamdaghri (1799-1860).
Le plus ancien dinosaure jamais découvert au Maroc
Le squelette du plus ancien dinosaure jamais découvert au Maroc a été mise à jour en 1998 dans le douar de Tazouda, à quelques kilomètres d’Ouarzazate, en contrefort des massifs du Haut Atlas. Le dinaosaure a été appelé Tazoudasaurus naimi.
Michel Monbaron, géologue, de nationalité suisse, confirma les jalons temporels de son existence entre 190 et 175 millions d’années environ, soit la fin du Jurassique inférieur. L’un des restes retrouvés, une mâchoire quasi entière, est ainsi devenur le plus ancien fragment de crâne de sauropode connu au monde actuellement.
Ce scientifique découvrit en juillet 1979 près de Tilougguit les premiers ossements de ce que l’on nommera par la suite le « géant de l’Atlas », soit un dinosaure de 18 mètres et haut de 6 mètres dont 3,50 mètres de membres antérieurs et postérieurs : l’Atlasaurus Imelakei et représente à ce jour le plus grand dinosaure jamais découvert et le seul au Maroc retrouvé aussi complet.
Deux musées sont en voie d’ouverture sur les sites de ces deux découvertes afin d’offrir au public la possibilité de visite.
En savoir plus : Un dinosaure endormi au Sud Est du Maroc
L’amazighe est une des langues officielles du Maroc
Depuis 2003, le Tifinagh est consacré en tant que graphie officielle de l’amazighe. En 2011, la nouvelle Constitution marocaine a reconnu à l’amazighe le statut de langue officielle, aux côtés de l’arabe. En 2019, la loi organique relative à ce caractère officiel est, enfin, adoptée. Elle définit les domaines de son utilisation obligatoire selon un calendrier de mise en œuvre échelonné dans le temps.
L’amazighe transcrit en Tifinaghe est déjà enseigné à l’école publique depuis 2003. Même si sa progression et son étendue territoriale demeurent modestes, il permet la diffusion de la langue et, plus profondément, une réconciliation des Marocains avec leur identité, qu’ils soient amazighophones ou darijophones.
En savoir plus : Le Tifinagh, la singularité berbère gravée dans le temps
Charles de Foucauld se fait passer pour un rabbin juif pour découvrir le Maroc
En 1883, l’explorateur et géographe Charles de Foucauld se prépare à lancer son périple de découverte du Maroc alors encore méconnue par les européens. Oscar Mc Carthy, responsable de la Bibliothèque d’Alger, lui conseille de s’adjoindre l’aide d’un guide chevronné : le rabbin Mardochée Aby Serour, caravanier et fin connaisseur du Sahara, juif marocain né en 1826 à Akka dans la région de Tata.
Le rabbin propose alors à Charles de Foucauld de se faire pour un rabbin juif de n’ationalité russe du nom de Joseph Aleman. En effet, à cette époque, les chrétiens ne pouvaient pas s’aventurer dans les régions du Maroc non soumises à l’autorité du Sultan. Ensemble, ils parviennent au Maroc et bénéficient de l’hospitalité de familles juives marocaines. Cette approche leur permet de parcourir le Maroc pendant onze mois et de collecter des informations inédites qui serviront ultérieurement pour l’établissement du Protectorat français du Maroc signé en 1912.
Tout du long de son expédition, Charles de Foucauld prend en note sur un minuscule cahier ses observations et ses croquis qu’il réunira en 1988 dans un ouvrage intitulé « Reconnaissance du Maroc » et qui lui vaut la médaille d’or de la Société de géographie. Au final, il aura relevé plus de 2 690 km de pistes, et plus de 3 000 cotes d’altitude.
Le col de Tichka, l’origine du nom …
Le mot Tichka en amazighe signifie « herbe tendre et fraîche » ou ‘haut alpage ». Tizi N’ Tichka signifie donc littéralement « le col de l’alpage ou du paturage ».
C’est ici une expression toponymique amazighe liée aux caractéristiques de la géographie physique et au couvert végétal du lieu naturel qu’elle désigne. C’est un endroit stratégique de l’élevage et de la vie sociale. Les troupeaux des tribus amazighes environnantes paissent dans ce pâturage collectif surtout en été où abonde une herbe fraiche. Il s’agit de faire monter le bétail en alpage puis de le faire redescendre dans la plaine. Cette activité de pâturage est régie par un droit coutumier rigoureux mis en vigueur par les tribus concernées et qui garantit à chacune son droit de passage.
Le col Tichka se situe à 2.260 m d’altitude dans le massif du Haut Atlas et accueille la route nationale N°9 qui relie Marrakech et Ouarzazate.
Une épidémie du typhus au Maroc en 1936
L’année 1936, le Sud marocain est frappée par une sécheresse désastreuse qui provoque une famine dévastatrice. La situation s’empire en 1937 avec l’émergence d’une épidémie de typhus qui décime une grande partie de la population.
Fuyant la mort, les familles de ce Maroc rural désertent massivement leurs villages pour rejoindre les plaines de Marrakech, le Nord ou encore le Maroc oriental. La population malade et affamée afflue aussi vers Ouarzazate en marchant à pied ou à dos d’âne pendant des jours. Les cadavres jonchent les routes. Des enfants sont abandonnés sur les pistes. Le bureau des Affaires Indigènes, service de l’administration du Protectorat français en charge de l’action sociale, décide de recueillir ces orphelins.
A l’initiative du commandant Gaston Balmigère, chef de Cercle à Ouarzazate, un centre d’accueil est créé dans le douar de Tajda, aujourd’hui dans la commune rurale de Tarmigte, pour prendre en charge les enfants rescapés. Il porte le nom de « centre des miséreux », dans la langue berbère « Arhbi N’ Draouch ». Ces enfants sont ensuite placés dans l’orphelinat de la ville d’Ouarzazate pour y être hébergés, nourris et instruits.
Le commandant Balmigère, qui s’est chargé en personne de l’accueil et le soin des populations touchées, fut lui-même contaminé par le typhus.
A lire : Le monde berbère